Mardi 15 Mai 2018 il est11h la campagne a déjà blanchi à Sanar quand, lors d’une marche de protestation contre le retard du paiement des bourses, raisonne une balle au milieu d’une foule estudiantine déchaînée contre le laxisme des autorités. Un étudiant vient de tomber. Fallou Sène nous quittait et rejoignait les ancêtres.
Repose en paix camarade.
Bienvenue mesdames et messieurs au Resto de L’Université de Sanar. Au menu, des querelles intestines entre la Cesl et la comsoc, des grèves illimitées, au dessert du chevauchement des années.
Gardez votre ticket c’est JST pour vous.. Bonne dégustation.
Vous êtes à L’Université Gaston Berger. Université d’excellence ou plutôt celle de la décadence?
Cependant, Un tel événement ne vient pas seulement qu’avec ses indignations, Il est aussi accompagné de ses lourdes conséquences et de ses lots de conclusions dont la plus pertinente nous interpelle ce soir du 18 Février 2020: l’UGB n’est plus une université d’excellence.
J’aurais pu répondre aisément par un Oui catégorique mais Pythagore nous enseigne : ” les deux mots les plus brefs et les plus anciens, oui et non, sont ceux qui
exigent le plus de réflexion ”.
Auguste lectorat, Bonsoir!!
À l’État civil Boubacar Sidy BA, étudiant en Mater 2 à L’UFR Civilisations, Religions, Arts et Communication dans ladite section des langues & Cultures Africaines.
Avant de m’étendre sur le vif du sujet, permettez-moi de vous proposer un voyage naturel dans l’univers des acceptions et des terminologies « afin que toute zone d’ombre susceptible de nuire à notre compréhension puisse être éclairée » pour parler comme Mouhamadou Aw( RIP).
Université Gaston Berger de Saint-louis (UGB) créée officiellement par la loi n o 90-03 du 2 janvier 1990 , Sa dénomination rend hommage au philosophe franco-sénégalais Gaston Berger. Elle compte huit unités de formations et de Recherches subdivisées en sections confondues. Elles se répartissent comme suit:
-UFR des Lettres et Sciences Humaines (LSH).
-UFR des Sciences Appliquées et de la Technologies (SAT).
-UFR des Sciences Juridiques et Politiques (SJP).
-UFR des Sciences de la Santé (2S)
-UFR des Civilisations, Religions, Arts et Communication (CRAC).
-UFR des Sciences Agronomique, de l’Aquaculture et des Technologies Alimentaires (S2ATA)
-UFR des Sciences de l’éducation, de la formation et du Sport (SEFS).
-Institut Polytechnique de Saint-louis (IPSL).
Dérivé du latin classique esse, être est un verbe intransitif et auxiliaire de temps et de mode conjugué ici à la 3èm personne du singulier avec la forme négative « ne plus » renvoyant donc à ce qui a cessé d’être ou de remplir son office , en parlant de quelque chose selon le Larousse.
Excellence: dérivé du latin excellentia, le Larousse le définit comme le Degré éminent de qualité , de valeur de quelqu’un , de quelque chose dans son genre.
Cependant, Je ne vous parle pas de l’UGB, autrefois dite d’excellence de l’époque de l’ex inspecteur des impôts et domaines Ousmane Sonko ou de l’actuel Recteur Ousmane Thiaré mais de celle reconnue aujourd’hui pour la dégradation de son système avec des années qui se piétinent et des perturbations ostentatoires nourries par un laxisme criard de ses autorités.
Dores et déjà plongé dans l’incomparable fleuve du sujet, permettez-moi, de confirmer que la réponse à la lancinante réflexion qui nous est soumise ce soir est absolument Oui.
Oui car les résultats et la discipline sont les meilleurs révélateurs du niveau de l’enseignement supérieur d’une nation.
Je ne vous apprends rien si je vous disais que cette dégradation du système a engendré et imposé l’invalidation d’une année académique à toutes les UFRs excepté l’UFR LSH. Une situation que toute la communauté étudiante de l’UGB déplore. De ce fait, il faut noter que même si les performances sont toujours au rendez-vous, l’idéal de l’excellence y est devenu une denrée rare. Les étudiants passent leurs tests respectifs, avancent certes, mais n’arrivent pas à garder cette image que leur ont léguée leurs prédécesseurs et qui garantissait la conscience d’une appartenance à un temple loué pour son excellence. D’ailleurs, de très nombreux parmi eux sont admis dans leurs examens avec un passage conditionnel puisque n’ayant pas obtenu tous les crédits requis. Certains moins chanceux sont tout simplement recalés. Beaucoup de facteurs concourent en effet à cette décadence de L’Université de Saint-Louis que les anciens observent avec impuissance.
Pour une question de bourse ou de sélection (somme toute légitime), les étudiants décrètent des heures de grève et écornent ainsi le quantum horaire.
Par ailleurs, Ce qui fait le mal de notre temple du savoir c’est cette nuance que nos soi-disant « dirigeants » n’arrivent pas à faire entre « diriger » et « servir ». C’est à la seconde où nous nous rendrons compte qu’on est censé servir et non diriger, c’est seulement en ce moment présent que nous saurons cerner l’enjeu de la problématique en d’autres termes pallier cette crise qui agite notre univers cité.
C’est d’ailleurs, ce qui fait dire au Chroniqueur Ababacar Gueye dans un article publié à senenews : « La suspension des cours, dans un contexte où l’UGB peine à retrouver une année scolaire normale, ne fera qu’empirer les choses déjà catastrophiques dans ce lieu qui naguère faisait rêver tout candidat au BAC. » Autant que les étudiants, les enseignants ne sont pas exempts de reproches. Avec des grèves du SAES (Syndicat Autonome de l’enseignement supérieur), beaucoup d’heures sont perdues et comme compensation, on oblige aux étudiants de faire des examens à session unique. Une telle situation a provoqué un climat chaotique que certains étudiants n’ont pas manqué de signaler en « statut » sur whatsapp en ces termes : « UGB est devenue l’Université la plus chaotique du Sénégal. Ça tombe en faillite comme un château de cartes. Que de ruines ! » (sic). En tout cas, ce n’est plus une fierté d’appartenir à l’UGB.
Enfin, L’une des solutions pérennes et sine qua non pour que l’Université de Sanar retrouve sa bonne fortune et son lustre d’antan, réside dans la ferme volonté de la part des autorités qui doivent repenser tout le système, de la nomination des recteurs à celle des directeurs des centres des œuvres sociales. Il faut à tout prix extirper la politique des critères de choix et même nommer des administrateurs formés pour cela étant entendu que n’est pas bon manager tout professeur titulaire. Mieux, ce qu’il nous faut c’est une refonte totale du système et une meilleure définition du syndicalisme estudiantin pour une représentativité intelligente au service de l’excellence. Pour se faire, il faut de la finesse dans la gestion, de la rigueur dans la négociation mais aussi et surtout de l’intelligence dans la démarche.
N’oublions tout de même pas de prier car face à l’impuissance humaine perdu dans les nuages de l’ignorance et dans la quête d’une lueur d’espoir, la foi reste la meilleure alternative possible car ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.
« Père céleste, reçois cet épée, protèges tes enfants, et enseigne-nous les vertus de la paix et de l’humilité »
Amine!
…..Advienne Que Pourra…